Lever avant l’aube, stress du matin, double vie entre entreprise et cours… Loin des idées reçues, l’alternance est un vrai défi quotidien. Voici l’expérience de Jérôme, étudiant en DSCG, qui nous a ouvert les portes de sa journée.
6h30 : un réveil sans répit
La sonnerie du téléphone arrache Jérôme à son sommeil. Pas le temps de traîner. Une douche rapide, un café avalé debout, et le sac préparé la veille. Il vit en colocation, mais ce matin-là, il est seul à quitter l’appartement si tôt. Direction : un cabinet d’expertise comptable où il effectue son alternance.
« Les premiers jours, c’était vraiment dur. Se lever tôt, enchaîner les journées sans répit… Mais on s’habitue. »
8h : au bureau, la pression monte
Premier challenge : le trajet. Une heure de RER, entassé entre des inconnus encore endormis. Jérôme arrive pile à l’heure. Il allume son ordinateur, consulte ses mails, note ses tâches du jour : saisie comptable, révision de bilans, préparation de dossiers pour les clients. Le rythme est intense, les attentes claires.
« Mon tuteur est exigeant, mais juste. Il m’apprend à être rigoureux, à ne rien laisser au hasard. »
Il y a peu de répit. Chaque mission est une occasion d’apprendre, mais aussi une source de stress. Un chiffre mal placé, un document oublié, et tout peut basculer. Jérôme sait qu’il doit gagner la confiance de son équipe.
12h30 : pause méritée
Direction la cafétéria. Le temps de souffler un peu, de discuter avec d’autres collègues. Certains ont aussi été alternants : « Tu vas voir, c’est dur au début, mais tu vas sortir de là armé pour la suite. » Un boost moral bienvenu.
Jérôme profite aussi de cette pause pour avancer sur un devoir. Il sort son ordinateur portable et revoit un cours de droit fiscal. « Je grignote du temps dès que je peux. Sinon, je prends vite du retard. »
14h : les erreurs ne pardonnent pas
L’après-midi file entre tableaux Excel et documents confidentiels. Une petite faute repérée dans un rapport l’oblige à tout reprendre. « On apprend vite à être méticuleux. Ici, il n’y a pas de place pour l’approximation. »
Il enchaîne avec une visioconférence avec un client. Son tuteur le laisse intervenir : Jérôme explique une procédure de remboursement de TVA. « Quand on me fait confiance, je donne le meilleur de moi-même. »
17h30 : fin de journée… ou presque
Jérôme quitte le bureau, éreinté mais fier. Retour en transports, souvent debout. Il jette un œil à ses devoirs du soir. Car l’alternance, c’est aussi l’école. Et demain, il a cours.
Il relève aussi les messages de son groupe de travail. Un exposé à préparer pour la semaine prochaine. Pas question de se reposer.
20h : le deuxième job commence
Un plat réchauffé, une vidéo en fond sonore, puis il se met à ses révisions. Gestion financière, fiscalité, droit… Le programme du DSCG est exigeant. « C’est parfois dur de trouver la motivation, mais je sais pourquoi je le fais. »
Jérôme consacre en moyenne deux heures chaque soir à ses devoirs. Il sait que cette rigueur finira par payer. « Ce rythme me forge. Je ne suis plus le même qu’il y a un an. »
Une vie à cent à l’heure
Vivre en alternance, c’est jongler entre deux mondes. Celui de l’entreprise, avec ses exigences, ses deadlines. Et celui de l’école, avec ses cours et ses examens. Pour Jérôme, ce n’est pas une contrainte, mais un choix assumé.
« Je me sens utile, responsabilisé. Je vois à quoi servent mes cours. Et ça, c’est motivant. »
Ses amis, qui suivent une formation classique, sont souvent surpris par son niveau de maturité. « Tu vis déjà une vraie vie d’adulte ! », lui disent-ils souvent. Et il en est plutôt fier.
Et demain ?
Jérôme le sait : cette expérience lui ouvre des portes. Il ne sera pas un jeune diplômé comme les autres. Il aura déjà un pied dans le monde pro. Et une certitude : celle d’avoir choisi un chemin exigeant, mais formateur.
« Un jour, j’aimerais encadrer un alternant à mon tour. Lui transmettre ce qu’on m’a donné, et lui dire que oui, c’est difficile… mais que ça en vaut la peine. »