Plonger ses mains dans un atelier, apprendre à centrer un verre, comprendre la santé visuelle… Loin des amphithéâtres bondés, certains étudiants vivent une autre expérience : celle de l’optique. Rencontre avec ceux qui ont choisi cette voie concrète, technique et profondément humaine.
Tout commence souvent par un déclic
Dans cette école, les parcours sont variés. Certains arrivent juste après le bac, d’autres après une réorientation. Tous ont un point commun : l’envie d’apprendre un métier concret, utile, qui relie technicité et relation humaine.
Certain·es ont toujours su qu’ils voulaient travailler “dans la santé”. D’autres découvrent l’optique un peu par hasard. C’est le cas de Yasmine, 17 ans, en bac pro Optique.
« J’aimais la SVT, mais je voulais un métier où je bouge, où je fais quelque chose de mes mains. Un jour, j’ai vu un opticien ajuster une paire de lunettes. C’était précis, presque artistique. J’ai eu envie d’essayer. »
Une ambiance unique au quotidien
Loin du tumulte des grandes facs, l’école d’optique offre un cadre à taille humaine. Les promos sont petites, les profs disponibles, les ateliers vivants. Les journées alternent entre cours théoriques et pratique en atelier, dans une atmosphère studieuse mais détendue.
Laura, 18 ans, en prépa optique, raconte :
« Ce que j’aime ici, c’est l’ambiance. On se connaît tous, les profs sont accessibles, et on se soutient entre élèves. C’est rassurant quand on n’a pas un parcours linéaire. »
L’école devient rapidement un espace d’émulation où chacun trouve sa place, quel que soit son niveau de départ.
La relation client, une compétence clé du métier
Être opticien, ce n’est pas juste manipuler des verres. C’est savoir écouter. Conseiller. Rassurer. Chaque client est différent, chaque besoin visuel est unique. C’est un métier d’empathie autant que de précision.
En formation, les élèves apprennent à gérer un entretien client, lire une ordonnance, proposer la bonne solution. En simulation ou lors des stages, ils se frottent à la réalité : des personnes âgées, des enfants, des clients exigeants… Il faut adapter son discours, créer une relation de confiance.
« Je ne pensais pas que ce serait aussi humain », confie Lucas, en 2e année de BTS. « Quand une cliente te dit qu’elle voit mieux grâce à toi, ça n’a pas de prix. »
Se voir évoluer, jour après jour
Ce que beaucoup soulignent, c’est la progression rapide. En quelques semaines, on passe de “je n’y connais rien” à “je sais monter une paire de lunettes”. Les gestes deviennent plus sûrs, les réflexes s’installent, les connaissances prennent du sens.
Sophie, qui a commencé juste après un bac général, ne pensait pas être “faite pour un métier technique”. Aujourd’hui, elle prépare une licence pro en basse vision. « Je me surprends moi-même. Ce que j’ai appris ici m’a révélée. »
Les élèves voient leur confiance grandir en même temps que leurs compétences. Et pour beaucoup, cela dépasse le cadre scolaire : c’est une construction personnelle.
Des parcours concrets, vers un métier d’avenir
Une fois le diplôme en poche, les options sont multiples. Magasins d’optique, réseaux mutualistes, centres médicaux, laboratoires… Les offres d’emploi sont là, et les profils bien formés sont recherchés.
Certains choisissent d’ouvrir leur propre boutique. D’autres poursuivent avec une licence pro, voire un master. L’optique ouvre aussi à l’international, ou à la recherche dans les technologies visuelles.
Ilyes, aujourd’hui en licence pro, envisage de devenir formateur. « J’ai reçu beaucoup ici, j’aimerais transmettre à mon tour. »