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Du premier croquis à leur première collection : l’école de mode qui révèle les talents

Du premier croquis à leur première collection : l’école de mode qui révèle les talents

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Du premier croquis à leur première collection : l’école de mode qui révèle les talents

Ici, on ne rêve pas seulement de mode. On l’apprend, on la dessine, on la découpe, on la coud. À Strasbourg, une école forme les stylistes de demain, de leur premier croquis maladroit jusqu’à leur première vraie collection. Et ce parcours passe par les mains, la rigueur… et beaucoup de passion.

Une formation ancrée dans le réel

Dès les premières semaines, les étudiants entrent dans le vif du sujet. Pas de théorie en boucle : ici, l’apprentissage passe par la pratique. Et elle est exigeante.

On apprend à observer un vêtement, à comprendre sa construction, à décomposer une manche ou une doublure. Puis viennent les premières esquisses : silhouette de face, de profil, détails de col, de couture, d’emmanchure.

Tout commence au crayon, sur papier. Ensuite, place aux ciseaux, au tissu, à la règle japonaise. On apprend à tracer un patron à plat, à mesurer précisément, à penser les volumes. Les exercices s’enchaînent : créer une jupe à pinces, transformer un t-shirt de base, reproduire une veste à partir d’un modèle.

« C’est très encadré, mais on avance vite », explique Inès, en première année. « On fait des erreurs, puis on recommence. Et au bout d’un moment, on comprend comment un vêtement tient debout. »

Croquis, patron, découpe : les bases d’un langage universel

Le dessin de mode est un langage à part entière. En cours, on apprend à construire une silhouette stylisée, à faire ressortir les volumes, les matières, les détails. Les profs insistent : un bon croquis n’est pas seulement “joli”. Il doit être lisible, fonctionnel, exploitable par un modéliste.

À côté du dessin, il y a le patronage. C’est là que les choses se compliquent. Chaque pièce doit être mesurée, symétrique, prête à être découpée dans le tissu. Les élèves travaillent à la main, mais aussi avec des machines professionnelles.

Du geste à la machine : l’apprentissage de la précision

Les élèves apprennent d’abord tout à la main : les tracés, les coupes, les coutures de base. Puis ils passent peu à peu aux machines à coudre industrielles. L’école est équipée d’un parc professionnel : surjeteuses, piqueuses plates, machines à boutonnières…

On leur apprend en école de mode aussi à entretenir les machines, à comprendre les réglages, à adapter le point au tissu. Ce sont des compétences techniques, mais essentielles.

« Le premier jour où tu fais une couture droite sur un tissu fluide, c’est une victoire », raconte Maël, en 2e année. « Il faut sentir le tissu, écouter la machine. Ça devient presque physique. »

Créer une collection, c’est tout un processus

En troisième année, chaque étudiant doit concevoir une mini-collection cohérente. L’exercice est complet : il faut trouver une inspiration, créer une gamme de couleurs, choisir des matières, concevoir plusieurs silhouettes, produire les vêtements.

Le tout est présenté en fin d’année, souvent lors d’un défilé ou d’une exposition. C’est le moment où tout prend sens. Les idées couchées sur le papier prennent forme. Les gestes acquis deviennent fluides. Les élèves se révèlent.

Un cadre exigeant, mais formateur

Proposée en alternance dès la première année, la formation permet aux étudiants d’appliquer immédiatement ce qu’ils apprennent. Et comme le nombre de places est très limité, chacun bénéficie d’un suivi rapproché.

Les deux DN MADE en mode proposés à Strasbourg (Design de mode et Création textile) ouvrent des voies complémentaires dans l’univers de la mode. Mais au-delà du diplôme, c’est une posture qu’on apprend ici : rigueur, curiosité, capacité à traduire une idée en vêtement.

Points clés de lecture